• "Tu ne sens pas une mauvaise odeur ?

    Oui tu as entièrement raison mais j'ai du mal à définir son origine.

    Un rat crevé ?

    Pire que ça...ici c'était une basse cour...

    Mais oui bien sûr...un gallinacé

    Ouais ça pue le gallinacé mort."

    A force de tourner le dos à mon clavier, j'ai oublié que j'écrivais.

    A force de me taire, j'ai oublié l'envie.

    A force de me dire demain, j'ai oublié hier.

    A force de protéger, j'ai oublié d'aérer.

    A force de m'oublier.

     


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  • Tu te persuades qu'elle n'est qu'une mignonne boule de poil au pelage gris soyeux et doux à chaque caresse que tu lui fais. Tu te répètes inlassablement que c'est juste un animal pétri d'habitude, prévisible à chaque minute de la journée. Tu sais comment elle va réagir le matin en te levant...une première manifestation de contententement parce qu'elle sait qu'elle va obtenir sa ration de Friskies en faisant sa pimbèche car tu as oublié qu'elle déteste les sachets vert, ceux au lapin...tu sais que tu vas obéir à ses moindres désirs lorsqu'elle décidera de faire des allers retours sur la terrase alors qu'il pleut et qu'il fait froid dehors. Tu sais qu'après elle te réclame par son miaulement une gratoulle sur sa tête avant d'hésiter entre le canapé, la troisième chaise de la cuisine proche de la baie vitrée, le fauteuil rouge du bureau où elle va laisser ses poils que tu auras un mal de chien à enlever, le coin du lit, son arbre, ou encore sur la couverture derrière l'escalier, pour s'adonner à son activité favorite : dormir pour faire du gras. Tu sais que lorsque tu traines devant la cuisine, elle va user de son charme pour te faire tourner en bourrique parce que toute les dix minutes elle va réclamer encore et toujours sa pâté. Alors tu fais semblant de partir, tu vas chercher le trésor dans la réserve et là tu sais qu'elle t'aura suivi du regard juste histoire de vérifier que tu ne l'a pas oublié.

    Tu sais que qu'elle va t'attendre derrière la porte d'entrée parce qu'elle a l'ouie fine même en plein sommeil pour te manifester son bonheur de te retrouver enfin. Tu sais qu'elle va miauler pour que tu la prennes dans les bras. Tu sais qu'elle va ronronner d'extase car tu connais ses points névralgiques, son cou, sa tête et derrière les oreilles,...non surtout pas le ventre si tu n'as pas été invité à poursuivre le calin. Tu sais qu'elle pietine d'impatience sur ses coussinets quand vient le soir et que tu vas te larver sur le canapé. Tu sais qu'elle va sauter, faire trois fois le tour pour trouver une place qui finalement sera toujours la même et surtout entre ses deux hommes, la moitié de son corps reposant sur la cuisse de son maître.

    Tu sais aussi qu'elle n'est pas d'abord facile. Tu sais qu'elle préfère les mecs et tu lui dis que c'est une chatte à PD. Tu sais bien qu'elle va se cacher quand tu reçois du monde et qu'elle ne veut pas être dérangée. Tu sais que parfois tu n'arrrives pas à savoir ce qui se passe dans sa petite tête lorsqu'elle te tourne le dos dans la position du poulet sous cellophane. Tu sais que tu aimes l'avoir entre les bras lorsque tu es allongé parce qu'elle te réchauffe et qu'elle aime que tu l'embrasses sur la tête.

    Tu sais qu'elle va te suivre au moment du coucher car c'est une occasion de plus de pouvoir dormir sur le coin du lit et qu'elle va te bercer par ses ultimes ronronnements.

    Tu sais tout ça parce qu'en 11 ans de cohabitaion, son langage félin n'a plus de secret pour toi.

    Tu sais aussi que tu t'attaches et que tu l'aimes...parce que le vide dans ton coeur est un gouffre cruel lorsque un appel en fin d'après-midi te l'arrache à jamais.

    Tu sais aussi quel aura été sa dernière caresse avant de partir...et tu ne peux t'empécher de pleurer.

    Une dernière caresse avant de partir


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